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La Croatie diverse (suite)
6 décembre 2019

L'élévation du niveau de la mer

1. Climat : La côte croate menacée par l’élévation du niveau de la mer

 

 

Selon l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), la Croatie figure parmi les quatre pays européens les plus impactés par les conditions climatiques extrêmes (le critère retenu intègre les effets cumulés des dégâts rapportés au PIB). “L’économie croate dépendant en grande partie des résultats du tourisme et de l’agriculture (ils représentent un quart du PIB) il y a de quoi s’inquiéter”, note le site Tportal.

L’élévation du niveau marin à l’échelle mondiale, de 30 à 110 centimètres d’ici à 2100, d’après les dernières estimations du Giec, risque d’affecter de nombreuses villes méditerranéennes. Selon l’eurodéputé croate Tonino Picula, cité par le site croate, 37 localités sont menacées de se retrouver sous l’eau, dont plusieurs villes historiques croates : la vielle ville de Dubrovnik, le palais de Dioclétien à Split, la cathédrale Saint-Jacques à Sibenik, et la ville de Trogir, entre autres. Et encore 47 localités sont menacées par l’érosion côtière.

 

Pour Tonino Picula, toujours dans Tportal :

Le patrimoine culturel a résisté pendant des centaines et des milliers d’années à tant de défis de l’histoire, ne permettons pas qu’il soit détruit par le réchauffement climatique que nous avons nous-mêmes provoqué.”

Toutefois, ce n’est pas seulement le patrimoine culturel qui est en danger. Selon l’AEE, près de la moitié de la population de l’UE vit à moins de 50 kilomètres de la mer, et la majorité est concentrée dans des zones urbaines le long des côtes. Cela signifie que ces populations sont également menacées, souligne le quotidien Slobodna Dalmacija.

 

Au cours des cent prochaines années, les habitants vivant dans des maisons jouxtant la mer seront contraints de déménager”, avertit Ivica Vilibic, chercheur en physique de la mer à l’Institut océanographique et des pêches à Split. Pour lui :

 

De gros investissements dans la protection de la côte sont à prévoir sans tarder pour protéger les rivages de la mer Adriatique et ses populations.”
Source : courrierinternational.com, le 5 décembre 2019.

 

 

 

 

2. Face à la montée des eaux, la Croatie tente de garder son attractivité touristique à flot

 

Cet été, Novethic vous propose un tour du monde un peu particulier afin d’aller voir comment certaines régions s’organisent pour faire face aux premiers impacts du changement climatique. C’est ce qu’on appelle l’adaptation, dans le jargon diplomatique onusien. Aujourd’hui, voyage sur la côte Adriatique, à Sibenik. L’une des plus anciennes villes de Croatie, au sud du pays, est menacée par la montée des eaux.

 

Au large de la mer Adriatique et de ses reflets turquoises, la cathédrale Saint-Jacques se dresse au cœur de la ville de Sibenik, l’une des plus anciennes de Croatie. Classé au patrimoine de l’Unesco depuis 2000, l’édifice du XVIe siècle pourrait bien être déplacé en raison de la montée du niveau des océans sous l’effet du changement climatique. Et avec lui des centaines de milliers de personnes. Selon l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), la Croatie figure en effet parmi les quatre pays européens les plus impactés par les conditions climatiques extrêmes.

Et Sibenik n’y échappe pas. Avec le développement du tourisme, sa population côtière et les projets de construction ne cessent d'augmenter. Une pression anthropique qui, couplée au changement climatique, ont vu se multiplier les inondations, les événements météorologiques extrêmes, les incendies de forêt et la pénurie d’eau en été. Précurseur en Croatie, le comté s’est doté en 2016 d’un plan côtier afin de renforcer la résilience du territoire : meilleur aménagement du trait de côte et des implantations touristiques, mécanismes d’alerte des feux de forêts, utilisation rationnelle de l’eau, construction de digues…

 

De nombreux sites classés à l’Unesco en danger

"Finalement, le cas de la Croatie est assez caractéristique de ce qui attend les zones côtières impactées par le changement climatique", analyse Guillaume Simonet, chercheur indépendant et consultant sur l’adaptation. "Ce qui est intéressant c’est que le comté a développé une gestion intégrée des ressources, en entrecroisant les enjeux de façon systémique, afin que ce soit gagnant-gagnant à tous les niveaux" ajoute-t-il. 

Selon une étude parue dans Nature Communications en 2018, 47 des 49 sites classés au Patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco sur les côtes de la Méditerranée seraient menacés par le changement climatique. Venise, Arles (seul site français touché), la casbah d'Alger, la cité médiévale de Rhodes, Syracuse, Pompéi ou encore la cité d'Éphèse : au rythme actuel, la plupart de ces sites n'existeront plus à l'horizon 2100. Les experts estiment que les inondations auront d’ici là augmenté de 50 % et l'érosion de 13 %.

 

 

Par Concepcion Alvarez 

Source : novethic.fr, le 31 juillet 2020.

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