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La Croatie diverse (suite)
27 novembre 2022

Le terminal de gaz naturel liquéfié à Krk

1. La Croatie construit un terminal de gaz naturel liquéfié dans l’Adriatique

 

La Croatie a entamé les travaux préliminaires sous-marins dans le nord de l’Adriatique, première étape concrète à la construction d’un terminal de gaz naturel liquéfié (GNL). Un projet longtemps retardé et pourtant nécessaire pour réduire la dépendance de l’UE envers le gaz russe.

LNG Hrvatska, une société locale en charge du projet, a confirmé au quotidien croate Novi List que les travaux impliqueraient des recherches et des forages des fonds marins au large de l’île de Krk, afin de tester sa stabilité, et dureraient jusqu’au 25 septembre.

L’UE a mis le terminal Krk sur sa liste de projets d’intérêt commun, puisque son objectif est de diversifier les sources d’approvisionnement en gaz et de réduire la dépendance vis-à-vis du gaz russe. Bruxelles participe au projet à hauteur de 101,4 millions d’euros, soit près de 30 % de sa valeur estimée.

La capacité du terminal de GNL, qui devrait être finalisé en 2019, est évaluée à environ deux milliards de mètres cubes de gaz par an. La Croatie vise les marchés d’Europe centrale ainsi que le sien.

A l’origine, la Croatie voulait construire un terminal terrestre doté d’une capacité trois fois plus grande que le terminal flottant, mais ce projet a été temporairement abandonné, en attendant d’évaluer la future demande de l’Europe en gaz.

Le projet de terminal de GNL dans l’Adriatique a été pensé il y a plus de 10 ans, mais la première concrétisation était tombée à l’eau car le processus décisionnel trop lent en Croatie avait découragé les investisseurs.

De l’autre côté de l’Europe, la Pologne a ouvert son premier terminal de GNL dans un port de la mer baltique, Swinoujscie, en 2016. La Pologne et la Croatie ont signé un accord pour construire un corridor gazier nord-sud qui devrait voir le jour dans deux ou trois ans pour faire circuler le gaz entre les deux terminaux.


 

Source : euractiv.fr, le 21 août 2017.

 

 

 

2. En Croatie, le terminal gazier fait craquer Krk

 

Cette île de la mer Adriatique est très prisée des vacanciers européens. Mais le projet de terminal flottant, pour fournir l'Europe centrale en gaz, menace la qualité des eaux.

 

Les silhouettes des porte-conteneurs se découpent sur le fond du golfe du Kvarner. Drazen Lesica regarde la mer de la fenêtre du restaurant familial, fondé en 1934 sur l'île de Krk. « La pêche, c'est notre richesse, mais avec la construction du terminal de gaz naturel, la baie va se transformer en une piscine d'eau chlorée », soupire-t-il. Le tourisme, qui multiplie par dix la population locale (19 000 habitants) en été, pourrait en souffrir.

Les habitants de Krk savent que la diversification des approvisionnements en gaz de l'Europe, trop dépendante de la Russie, passe par leur île. En 2015, la construction par le groupe LNG-Hrvatska d'un terminal terrestre a été actée, pour réceptionner le gaz d'Afrique du Nord et l'acheminer par gazoduc vers l'Europe centrale. « Nous avions accepté parce que les conséquences écologiques semblaient limitées, explique Mirela Ahmetovic, la maire de la commune d'Omisalj. Mais sans nous prévenir, le gouvernement a opté pour un terminal flottant et une technologie extrêmement polluante. »

 

Fonds marins stérilisés

Pour repasser de l'état liquide à l'état gazeux, on utilisera de l'eau de mer.« Mais, pourdébarrasser l'eau de mer des matières organiques, on y ajoute du chlore. Rejetées en mer, les eaux usées vont stériliser les fonds marins », précise la biologiste Milvana Arko-Pijevac.

D'une capacité de 2,5 milliards de mètres cubes par an, le terminal flottant devrait coûter 383 millions d'euros, dont 101millions financés par l'Union européenne. « Une commission a été mise en place pour évaluer les conséquences environnementales. Mais la majorité de ses membres ont été nommés par le gouvernement, et ils ont conclu qu'il ne présentait aucun danger », s'indigne Vjeran Pirsic, de l'association écologiste Eko-Kvarner. La maire Mirela Ahmetovic soupçonne les arguments « géopolitiques » de cacher de sordides intérêts privés.

À quelques kilomètres du futur terminal, 80 villas sont en construction sur un pan de colline boisée. « Nous avons investi des millions pour rénover nos centres de vacances, mais la pollution rendra la mer impropre à la baignade, soupire Zvonimir Tudorovic, copropriétaire du groupe Njivice Hotels. Si le gouvernement ne fait pas machine arrière, nous bloquerons le pont menant au continent. »

 

 

Par Jean-Arnault Dérens et Laurent Geslin

Source : ouest-france.fr, le 6 avril 2018.

 

 

 

 

 

3. L’Autriche, la Croatie et la Bavière s’associent pour le projet Adriatic LNG

 

 

Dans le but de réduire la dépendance au gaz russe, l’Autriche, la Croatie et la Bavière ont annoncé un partenariat politico-énergétique lors d’une visite du chancelier autrichien Karl Nehammer et du ministre-président bavarois Markus Söder au terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) de la Croatie dans le nord de l’Adriatique.

Dépendantes du gaz russe et fortement interconnectées, l’Autriche et la Bavière ont décidé de s’engager dans ce partenariat afin de réduire leur dépendance commune à l’égard du gaz russe et de permettre des importations en provenance des marchés mondiaux du gaz.

« Les défis énergétiques actuels nous rappellent que nous devons travailler de manière encore plus étroite et coordonnée au niveau européen pour accroître notre résilience », a expliqué M. Nehammer lors d’une visite à Krk jeudi.

Le terminal GNL de Krk est en mesure de regazéifier le gaz en provenance de pays comme le Qatar et les États-Unis, qui est ensuite liquéfié, surfondu et expédié.

Ce terminal, qui a une capacité annuelle de trois milliards de mètres cubes (milliards de m³), verra sa capacité doubler pour atteindre plus de six milliards de m³, a expliqué le Premier ministre croate Andrej Plenkovic.

En 2021, l’Autriche a importé pour environ sept milliards de m³ de gaz en provenance de Russie.

« Pour l’approvisionnement énergétique à long terme de la Bavière, nous regardons aussi vers le sud. L’objectif est d’avoir un seul gazoduc pour deux substances — le gaz maintenant, l’hydrogène à l’avenir », a expliqué M. Söder.

M. Nehammer et M. Söder ont également affirmé leur volonté de demander un financement européen pour le projet. Les cadres existants, notamment le Mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE) et le plan de l’UE pour devenir indépendante de la Russie, REPowerEU, pourraient fournir des fonds, ont-ils déclaré.

Pendant ce temps, le Premier ministre croate Andrej Plenković a déclaré que les trois gouvernements formeraient un organe conjoint pour définir d’autres modèles de coopération énergétique, dans la construction de gazoducs et le renforcement de la capacité du terminal GNL flottant de la Croatie sur l’île de Krk, au nord de l’Adriatique, a rapporté le quotidien Jutarinji List.

« Dans un esprit de solidarité européenne, nous souhaitons que les gazoducs et oléoducs croates soient au service des pays voisins. Cette initiative en direction de la Slovénie, de la Hongrie, de la Bosnie, de l’Allemagne et de l’Autriche représente une concrétisation des plans élaborés par nos experts », a déclaré M. Plenković.

« En Croatie, nous devons contribuer non seulement à notre propre sécurité énergétique, mais aussi à celle des pays voisins, notamment l’Allemagne et l’Autriche », a-t-il poursuivi.

La Croatie a décidé d’augmenter la capacité du terminal GNL sur l’île de Krk de 2,9 à 6,1 milliards de mètres cubes de gaz, soit le double des besoins annuels des ménages et de l’industrie croates réunis, a ajouté le Premier ministre.

« L’idée est de fixer des priorités dans le cadre de discussions mutuelles », a-t-il déclaré, expliquant que l’objectif est ensuite que les trois gouvernements demandent conjointement le cofinancement de tels projets à la Commission européenne.

M. Plenković a déclaré en mai que la Croatie pourrait devenir une « plaque tournante de l’énergie dans le nord de l’Adriatique » pour l’Europe centrale, alors que le continent cherche à se passer de l’énergie russe, principalement grâce au terminal GNL.

 

 

 

Par Nikolaus J. Kurmayer et Zoran Radosavljevic

 

Source : euractiv.fr, le 25 novembre 2022.

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